Chapitre 5

Tuma s'installa dans ses appartements, ruminant. Les nouvelles rapportées par Branar étaient vraiment terribles. Les Baterra étaient plus proches que ce qu'il n'avait imaginé, et par conséquent il devait accélérer ses plans pour Bara-Magna. Déjà, il avait avancé la date de l'attaque sur Atero, et avait conçu des plans ambitieux pour s'emparer du contrôle des autres villages. Si tout se passait comme prévu, ses troupes contrôleraient tout Bara-Magna avant que les baterra n'émergent des Montagnes aux Pics Noirs. Mais une quelconque résistance organisée par les Glatorian et les Agori mettrait son plan en péril.

Un coup frappa à la porte de la pièce. Un de ses gardes entra et dit doucement, "Celui que vous avez appelé est ici".

Tuma fit un signe de la tête. Le garde se retira. Un moment après, une autre silhouette entra dans la pièce, une qui n'était pas un Skrall. Tuma avait été approché par cet être il y a quelque temps, qui lui avait proposé de fournir des informations utiles sur les villages et leur défenses ainsi que d'agir en tant qu'intermediaire entre les Skrall et les chasseurs d'os. Cet arrangement s'était montré profitable des deux cotés jusqu'à maintenant.

"Vous avez pris de gros risques en m'envoyant une convocation,“ dit le traître. "Et si quelqu'un était tombé sur votre message ? Où est ce que je serais en ce moment ?"

"Ce n'est pas mon affaire,"grommela Tuma. "Ta sécurité est de ta responsabilité. Le bien-être de mon peuple est la mienne."

Le traître regarda autour de la pièce, puis fit un signe vers l'embrasure de la porte qui menait à la ville fortifiée. "Il me semble que votre peuple se porte bien."

Tuma se leva de toute son imposante taille. "Nous attaquons Atero demain. Sois prêt."

"Demain?" dit le traître, étonné. "Je pensais que vous alliez attendre la fin du tournoi."

"Nos plans ont changé," répondit Tuma. Le regard dans ses yeux montrait qu'il n'avait aucune intention de s'étendre sur le sujet.

"D'eux même, ou quelqu'un les a changés " demanda le traître. " Laissez moi deviner... vos voisins du dessus vont venir vous rendre une visite. "

Maintenant c'était au tour de Tuma d'être surpris. Il fonça à travers la salle, attrapa le traître à la gorge et le projeta contre le mur. "Que sais-tu des baterra? Parle! As tu trahi les Skrall en leur faveur, comme tu as trahi ton propre peuple en la notre?"

"Urrrrk," croassa le traître, tandis que la main du Skrall l'empêchait de respirer. Tuma le lâcha d'un coup. Le traître s'écroula sur le sol, massant sa gorge endolorie avec sa main.

"Je connais... un bon marché... à propos de beaucoup de choses importantes," dit le traître d'une voix rauque. "Mais si vous voulez bénéficier de ces connaissances... Nous allons en venir à avoir un nouvel arrangement."

La bouche de tuma prit un air méprisant. "Ton avidité maladive te perdra."

"Je ne travaille pas gratuitement", cracha le traître. "Pas ce genre de travail, de toutes manières. Maintenant voyons voir si l'on se comprend bien - vous vous êtes enfuis au sud comme un tas de rongeurs effrayés parce que les baterra avaient décimé votre peuple. Maintenant, ils se rapprochent de nouveau de vous et vous devez vous dépêcher afin de prendre le contrôle du désert pour gagner du temps et de l'espace. J'ai vu juste ?

Tuma fit un signe de la tête mais ne répondit rien.

"C'est un excellent plan... pour de vieilles femmes," dit le traître, avec un rire dur. "Courrez, jusqu'à ce que vous ne puissiez plus, et espérez que vos ennemis se fatigueront d'eux même avant vous. Dîtes-moi, Tuma - Avez-vous déjà tué un baterra ?"

"Bien sur," dit le chef des Skrall. "Par quel autre moyen penses-tu que nous avons appris qu'il s'agissait de machines, et non de choses vivantes ?"

Le traître flânait à l'arrière de la salle, laissant parcourir son doigt le long de l'accoudoir du trône de Tuma. "Je vois. Donc vous en avait mis un à terre par accident et l'avait vu crépiter et faire des étincelles... et puis les battera ont tué combien d'entre vous? 100? 200?"

"Où veux tu en venir, ver de sable ," souffla Tuma.

"Et bien...oh, oui," dit le traître, tout à coup assis sur le trône de Tuma."Là où je veux en venir c'est que je sais comment tuer les baterra, et vous non. Et je pense que cela remet les choses dans une nouvelle perspective, n'est ce pas ?"

"Tu me diras comment tuer ces...choses," dit Tuma, sa voix dans un silence de mort. "Ou je te donnerais en pâture aux Spikit. Mais tu ne mourras pas, oh, non. Nous te laisserons en vie, te rafistolerons, et quand tu seras guéri - nous te donnerons aux Spikit une nouvelle fois. Encore. Et encore."

"Il y a seulement un problème Tuma, vous voyez," se penchant en avant dans la chaise et souriant largement. "Vous ne me faites pas peur. Bien sûr, vous pouvez me torturer, me tuer...mais ce qu'il y a dans ma tête y reste. Ensuite c'est seulement une affaire de temps avant que les baterra n'arrivent et vous finissent.“

Tuma voulait hurler de rage. Il voulait déchirer la tête du traître et la monter sur un bâton, pour que tout le monde voit. Il voulait emporter les villages de Bara-Magna, les brûler jusqu'au sol, et tuer les Agori de la même façon que l'avait fait les baterra avec son peuple, il y a un peu moins d'un an. S'il n'avait était qu'un guerrier Skrall, il aurait sûrement fait ça. Mais il était plus que cela - il était l'unique chef des Skrall encore en vie, et avait une responsabilité envers l'empire.

"Quel est ton prix?" dit le Skrall, doucement. "Et sois conscient...que tu t'aventures sur un terrain dangereux. Pousse trop loin, et tu verras peut être que j'oublie ce qu'il y a de mieux dans l'intérêt de mon peuple en faveur de ce qui serait plus...satisfaisant...pour moi."

Le traître s'inclina sur le trône. "Il n'y a pas de quoi s'inquiéter, Tuma. Nous savons tout les deux ce qui est le mieux pour les Skrall et la tribu de pierre. Bien sûr nous le savons. Et dès aujourd'hui, je ne travaille plus pour toi. Désormais...nous serons partenaires."

"Partenaires? Pourquoi faire?" demanda Tuma.

"Pour conquérir ce tas de sable," répondit le traître. "Avec mon esprit couplé à vos soldats, nous allons nous partager Bara Magna entre nous. Maintenant vous feriez mieux de vous trouver une chaise... Nous avons un grand arrangement à planifier, n'est-ce pas ?"
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